Page:Verne - Le Pilote du Danube, Hetzel, 1920.djvu/325

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

321
À LA NAGE.

`

— Il y a deux branches principales, répondit Serge Ladko. L’une, au Nord, celle de Kilia ; l’autre, plus au Sud, celle de Sulina. Cette dernière est la plus importante.

— Cela ne peut-il être pour nous une cause d’erreur ? s’enquit Karl Dragoch.

— Non, affirma le pilote. Des gens qui se cachent ne passent pas par Sulina. Nous prendrons le bras du Nord.

Karl Dragoch ne fut qu’à demi rassuré par cette réponse. Pendant que l’on suivrait une route, la bande pouvait parfaitement s’échapper par l’autre. Mais que faire contre cette éventualité, sinon s’en remettre à la chance, puisqu’on ne possédait pas le moyen de surveiller à la fois toutes les bouches du fleuve ? Comme s’il eût deviné sa pensée, Serge Ladko compléta son explication de cette manière rassurante :

— D’ailleurs, au delà de la bouche de Kilia, il existe une anse, dans laquelle un chaland peut procéder à un transbordement. Par la bouche de Sulina, il lui faudrait au contraire décharger dans le port de ce nom, qui est situé au bord même de la mer. Quant au bras Saint-Georges, qui coule plus au Sud, il est à peine navigable, bien qu’il soit le plus important au point de vue de la largeur. Aucune erreur n’est donc à craindre. »

Dans la matinée du 14 octobre, le quatrième jour après le départ de Roustchouk, la barge parvint enfin au delta du Danube.