ger, qui vida consciencieusement son verre jusqu’à la dernière goutte.
Cette boutade de Michael Michaelovitch n’était cependant pas aussi dénuée de bon sens que les précédentes. Après avoir annoncé son projet à grand fracas, Ilia Brusch n’avait plus reparu. Nul n’en avait plus entendu parler. N’était-il pas singulier qu’il se fût ainsi tenu à l’écart, et ne pouvait-on légitimement supposer qu’il avait voulu en faire accroire à ses trop crédules collègues ? Pour que l’on fût fixé à cet égard, l’attente, en tous cas, ne serait plus de longue durée. Dans trente-six heures, on saurait à quoi s’en tenir.
Ceux qui s’intéressaient à ce projet n’avaient qu’à se transporter à quelques lieues en amont de Sigmaringen. Ils y rencontreraient assurément Ilia Brusch, si celui-ci était un homme aussi sérieux que le Président Miclesco l’affirmait de confiance.
Toutefois, une difficulté pouvait se présenter. La situation de la source du grand fleuve était-elle déterminée avec précision ? Les cartes l’indiquaient-elles avec exactitude ? N’existait-il pas quelque incertitude sur ce point, et, quand on essaierait de rejoindre Ilia Brusch à tel endroit, ne serait-il pas à tel autre ?
Certes, il n’est pas douteux que le Danube, l’Ister des Anciens, prenne naissance dans le grand-duché de Bade. Les géographes affirment même que c’est par six