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LE PILOTE DU DANUBE.

— Et c’est aujourd’hui même que vous commencez votre descente ?

— Aujourd’hui même, monsieur le Président.

— Comment comptez-vous effectuer le parcours ?

— En m’abandonnant au courant.

— Dans ce canot ?

— Dans ce canot.

— Sans jamais relâcher ?

— Si, la nuit.

— Vous n’ignorez pas qu’il s’agit de trois mille kilomètres ?

— À dix lieues par jour, ce sera fait en deux mois environ.

— Alors bon voyage, Ilia Brusch !

— En vous remerciant, monsieur le Président ! »

Ilia Brusch salua une dernière fois, et remonta dans son embarcation, tandis que les curieux se pressaient pour le voir partir.

Il prit sa ligne, l’amorça, la déposa sur l’un des bancs, ramena le grappin à bord, repoussa le canot d’un vigoureux coup de gaffe, puis, s’asseyant à l’arrière, il lança la ligne.

Un instant après, il la retirait. Un barbeau frétillait à l’hameçon. Cela parut d’un heureux présage, et, comme il tournait la pointe, toute l’assistance acclama par de frénétiques hoch ! le lauréat de la Ligue Danubienne.