votre voyage, et que vous ne serez pas fâché d’avoir, le cas échéant, le concours d’un honnête bourgeois, qui a le bonheur de disposer de quelque influence.
Que ce second argument, dont la valeur venait d’être démontrée avant la lettre, fût de nature à porter, l’habile orateur était fondé à le croire. Mais il n’espérait sans doute pas un succès si complet. Ilia Brusch, pleinement convaincu, ne demandait qu’à céder. L’embarrassant était seulement de trouver un prétexte plausible à son revirement.
— La troisième et dernière raison, continuait cependant le candidat passager, c’est que je m’adresse à vous de la part de M. Miclesco, votre président. Puisque vous avez placé votre entreprise sous le patronage de la Ligue Danubienne, c’est bien le moins qu’elle surveille son exécution, de manière à être en état d’en garantir, au besoin, la loyauté. Quand M. Miclesco a connu mon intention de m’associer à votre voyage, il m’a donné un mandat quasi officiel dans ce sens. Je regrette de n’avoir pas prévu votre incompréhensible résistance, et d’avoir refusé les lettres de recommandation qu’il offrait de me remettre pour vous.
Ilia Brusch poussa un soupir de soulagement. Pouvait-il exister meilleur prétexte d’accorder maintenant ce qu’il refusait avec tant d’acharnement ?
— Il fallait le dire ! s’écria-t-il. Dans ce