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Page:Verne - Le Pilote du Danube, Hetzel, 1920.djvu/85

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KARL DRAGOCH.

moins que la minutieuse attention avec laquelle il préparait ses engins.

Tout d’abord, il avait saisi sa canne à la fois flexible et légère, qui, après avoir été ployée à son extrémité jusqu’à son point de rupture, s’était redressée aussi droite qu’auparavant. Cette canne se composait de deux parties, l’une forte à sa base de quatre centimètres et diminuant jusqu’à n’avoir plus qu’un centimètre à l’endroit où commençait la seconde, le scion, cette dernière en bois fin et résistant. Faite d’une gaule de noisetier, elle mesurait près de quatre mètres de longueur, ce qui permettait au pêcheur de s’attaquer, sans s’éloigner de la rive, aux poissons de fond, tels que la brème et le gardon rouge.

Ilia Brusch, montrant à M. Jaeger les hameçons qu’il venait de fixer avec l’empile à l’extrémité du crin de Florence :

— Vous voyez, monsieur Jaeger, dit-il, ce sont des hameçons numéro onze, très fins de corps. Comme amorce, ce qu’il y a de meilleur, pour le gardon, c’est du blé cuit, crevé d’un côté seulement et bien amolli… Allons ! voilà qui est fini et je n’ai plus qu’à tenter la fortune. »

Tandis que M. Jaeger s’accotait contre le tôt, il s’assit sur le banc, son épuisette à sa portée, puis la ligne fut lancée après un balancement méthodique, qui n’était pas dépourvu d’une certaine grâce. Les hameçons s’enfoncèrent sous les eaux jaunâtres, et la plombée leur donna une position ver-