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LE PILOTE DU DANUBE.

— Jour et nuit.

— Et l’on n’a rien découvert de suspect ?

— Absolument rien. Toutes les barges, tous les chalands ont leurs papiers en règle. À ce propos, je dois vous dire que ces opérations de contrôle soulèvent beaucoup de murmures. La batellerie proteste, et, si vous voulez mon opinion, je trouve qu’elle n’a pas tort. Les bateaux n’ont rien à voir dans ce que nous cherchons. Ce n’est pas sur l’eau que des crimes sont commis.

Karl Dragoch fronça les sourcils.

— J’attache une grande importance à la visite des barges, des chalands et même des plus petites embarcations, répliqua-t-il d’un ton sec. J’ajouterai, une fois pour toutes, que je n’aime pas les observations.

Ulhmann fit le gros dos.

— C’est bon, Monsieur, dit-il.

Karl Dragoch reprit :

— Je ne sais encore ce que je ferai… Peut-être m’arrêterai-je à Vienne. Peut-être pousserai-je jusqu’à Belgrade… Je ne suis pas fixé… Comme il importe de ne pas perdre le contact, tiens-moi au courant par un mot adressé en autant d’exemplaires qu’il sera nécessaire à ceux de nos hommes échelonnés entre Ratisbonne et Vienne.

— Bien, Monsieur, répondit Ulhmann. Et moi ?… Où vous reverrai-je ?

— À Vienne, dans huit jours, je te l’ai dit, répondit Dragoch.

Il réfléchit quelques instants.