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LE SECRET DE WILHELM STORITZ.

Une minute s’écoula. Personne. Second coup de heurtoir…

— On a l’oreille dure dans cette maison, murmura M. Stepark.

Puis, se retournant vers le serrurier :

— Faites, dit-il.

Cet homme, choisit un outil dans son trousseau. Le bec-de-cane seul étant engagé dans la gâche, la porte céda sans difficulté.

Le chef de police, le capitaine Haralan et moi, nous entrâmes dans la cour. Quatre des agents nous accompagnaient, tandis que les deux autres restaient à l’extérieur.

Au fond, un perron de trois marches montait à la porte d’entrée de l’habitation, fermée comme celle de la grille.

M. Stepark heurta deux fois avec sa canne.

Il ne fut pas répondu. Aucun bruit ne se fit entendre à l’intérieur de la maison.

Le serrurier gravit les degrés du perron et introduisit une de ses clefs dans la serrure. Il était possible que celle-ci fût fermée à plusieurs tours, et même que les verrous eussent été poussés en dedans, si Wilhelm Storitz, ayant aperçu les agents, voulait les empêcher d’entrer.

Il n’en fut rien. La serrure joua. La porte s’ouvrit aussitôt.

— Entrons, dit M. Stepark.

Le corridor était éclairé à la fois par l’imposte grillagé ménagé au-dessus de la porte, et, au fond, par le vitrage d’une seconde porte donnant accès dans le jardin.

Le chef de police fit quelques pas Dans ce corridor, et cria d’une voix forte :

— Y a-t-il quelqu’un ici ?

Pas de réponse, même quand cet appel eut été jeté une seconde fois. Aucun bruit à l’intérieur de cette maison. À peine si, en prêtant l’oreille, en y appliquant toute notre attention, nous crûmes percevoir comme une sorte de glissement dans une des chambres latérales… Mais c’était une illusion, sans doute.