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LE SECRET DE WILHELM STORITZ.

La foule amassée sur la place en fut pour ses cris de vengeance dont se riait le coupable.

Le lendemain, dans la matinée, nouvelle bravade jetée à la cité entière prise d’affolement.

Dix heures et demie venaient de sonner, lorsque retentit une sinistre volée de cloches, un funèbre glas, une sorte de tocsin d’épouvante.

Cette fois, ce n’était pas un homme seul qui aurait pu mettre en branle l’appareil campanaire de la cathédrale. Il fallait que Wilhelm Storitz fût aidé de plusieurs complices, ou tout au moins de son serviteur Hermann.

Les habitants se portèrent en foule sur la place Saint-Michel, accourant même des quartiers éloignés où ces coups de tocsin avaient jeté l’effroi. De nouveau, M. Stepark et ses agents s’élancèrent. Ils se précipitèrent vers l’escalier de la tour du Nord, en franchirent rapidement les marches, arrivèrent à la cage des cloches, tout inondée du jour qui passait à travers ses auvents…

Mais en vain visitèrent-ils cet étage de la tour et la galerie supérieure… Personne ! Personne !… Lorsque les agents étaient entrés dans la cage où les cloches muettes achevaient de se balancer, les invisibles sonneurs avaient déjà disparu.