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LE SECRET DE WILHELM STORITZ.

saient de moyens qui pouvaient défier toute puissance humaine, et il n’hésiterait pas à s’en servir contre l’imprudente famille qui le repoussait… Il ouvrit alors la porte du cabinet et sortit furieusement, au milieu de quelques personnes qui attendaient dans la galerie, me laissant très effrayé de ses énigmatiques paroles.

Ainsi que le docteur nous le répéta, pas un mot de toute cette scène n’avait été rapporté ni à Mme Roderich, ni à sa fille, ni à mon frère. Mieux valait leur épargner cette inquiétude. D’ailleurs, je connaissais assez Marc pour craindre qu’il ne voulût donner une suite à cette affaire, tout comme le capitaine Haralan. Ce dernier se rendit cependant aux raisons de son père.

— Soit, dit-il, je n’irai pas châtier cet insolent. Mais, si c’est lui qui vient à moi ?… Si c’est lui qui s’en prend à Marc ?… Si c’est lui qui nous provoque ?… »

Le docteur Roderich ne sut que répondre.

Notre conversation prit fin. Dans tous les cas, il fallait attendre. L’incident n’aurait aucune suite, en effet, et demeurerait ignoré de tous, si Wilhelm Storitz ne passait pas des paroles aux actes. Or, que pouvait-il ? Quel moyen avait-il d’empêcher le mariage ? Serait-ce en obligeant Marc, par une insulte publique, à se rencontrer avec lui ?… Ne serait-ce pas plutôt en exerçant quelque violence contre Myra Roderich ?… Mais comment parviendrait-il à pénétrer dans l’hôtel où il ne serait plus reçu ?… Il n’était pas en son pouvoir, j’imagine, d’enfoncer les portes ! D’ailleurs, le docteur Roderich n’hésiterait pas, s’il le fallait, à prévenir l’autorité, qui saurait bien mettre cet Allemand à la raison.

Avant de nous séparer, le docteur adjura une dernière fois son fils de ne point prendre à partie cet insolent personnage, et, je le répète, ce ne fut pas sans peine que se rendit le capitaine Haralan.

Notre entretien s’était assez prolongé pour que Mme Roderich, sa fille et mon frère fussent rentrés à l’hôtel. Je dus rester à