Puis, reprenant :
« Et où va votre goélette en nous quittant ?…
— Aux Falklands, afin de se réparer.
— Vous, monsieur… vous n’êtes que passager, je suppose !…
— Comme vous le dites, monsieur Glass, et j’avais même l’intention de séjourner à Tristan d’Acunha pendant quelques semaines… J’ai dû modifier ce projet…
— Je le regrette, monsieur, je le regrette ! déclara le gouverneur. Nous aurions été heureux de vous offrir l’hospitalité, en attendant l’arrivée d’un autre navire…
— Hospitalité qui m’eût été très précieuse, répondis-je. Malheureusement, je ne pourrai profiter… »
En effet, ma résolution définitive était prise de ne point quitter la goélette. Dès que sa relâche serait terminée, elle mettrait le cap sur les Falklands, où s’effectueraient les préparatifs nécessités par une expédition dans les mers antarctiques. J’irais donc jusqu’aux Falklands, où je trouverais, sans éprouver trop de retard, à m’embarquer pour l’Amérique, et, assurément, le capitaine Len Guy ne refuserait point de m’y conduire.
Et alors, l’ex-caporal de me dire, en manifestant quelque contrariété :
« Au fait, je n’ai pas vu la couleur de ses cheveux ni le teint de son visage, à votre capitaine…
— Je ne pense pas que son intention soit de venir à terre, monsieur Glass.
— Est-ce qu’il est malade ?…
— Pas que je sache ! Mais peu vous importe, puisqu’il s’est fait remplacer par son lieutenant…
— Oh ! guère causeur, celui-là !… Deux mots qu’on lui arrache de temps en temps !… Par bonheur, les piastres sortent plus facilement de sa bourse que les paroles de sa bouche !
— C’est l’important, monsieur Glass.
— Comme vous dites, monsieur ?…