fic avait, d’après Fanning, reconnu la position. L’essentiel, d’ailleurs, était de ne point se jeter sur leurs accores, lorsque la vue ne s’étendait qu’à deux ou trois encablures.
Aussi la surveillance fut-elle sévèrement établie à bord, et les vigies observaient-elles le large, dès qu’une subite éclaircie permettait au champ de vision de s’agrandir.
Dans la nuit du 14 au 15, de vagues lueurs vacillantes illuminèrent l’espace vers l’ouest. Le capitaine Len Guy pensa que ces lueurs devaient provenir d’un volcan, — peut-être celui de l’île Traversey, dont le cratère est souvent couronné de flammes.
Comme l’oreille ne put saisir aucune de ces longues détonations qui accompagnent les éruptions volcaniques, nous en conclûmes que la goélette se tenait à une distance rassurante des écueils de cette île.
Il n’y eut donc pas lieu de modifier la route, et le cap fut maintenu sur les Sandwich.
La pluie cessa dans la matinée du 16, et le vent hala d’un quart le nord-ouest. Il n’y avait qu’à s’en réjouir, puisque les brouillards ne tardèrent pas à se dissiper.
À ce moment, le matelot Stern, qui était en observation sur les barres, crut apercevoir un grand trois-mâts dont le phare de voilure se dessinait vers le nord-est. À notre vif regret, ce bâtiment disparut avant qu’il eût été possible de reconnaître sa nationalité. Peut-être était-ce un des navires de l’expédition Wilkes, ou quelque baleinier qui se rendait sur les lieux de pêche, car les souffleurs se montraient en assez grand nombre.
Le 17 novembre, dès dix heures du matin, la goélette releva l’archipel auquel Cook avait d’abord donné le nom de Southern-Thulé, la terre la plus méridionale qui eût été découverte à cette époque et qu’il baptisa ensuite terre des Sandwich, nom que ce groupe d’îles a gardé sur les cartes géographiques et qu’il portait déjà en 1830, lorsque Biscoe s’en éloigna afin de chercher dans l’est le passage du pôle.