vait exiger au plus qu’une demi-journée. Si le canot n’était pas revenu dans l’après-midi, il y aurait lieu d’envoyer la seconde embarcation à sa recherche.
« Prends garde également à nos recrues, ajouta le capitaine Len Guy.
— Soyez sans inquiétude, capitaine, répondit le lieutenant. Et même, puisqu’il vous faut quatre hommes aux avirons, choisissez-les parmi les nouveaux. Ce sera quatre mauvaises têtes de moins à bord. »
L’avis était sage, car, sous l’influence déplorable de Hearne, le mécontentement de ses compagnons des Falklands montrait une tendance à s’accroître.
L’embarcation parée, quatre des nouveaux y prirent place à l’avant, tandis que Hunt, sur sa demande, se mettait à la barre. Le capitaine Len Guy, le bosseman et moi, nous nous assîmes à l’arrière, tous bien armés, et l’on déborda afin de rallier le nord de l’îlot.
Une demi-heure plus tard, nous avions doublé le promontoire, qui, vu de près, ne présentait plus un entassement de balles roulées. Alors s’ouvrit la petite baie au fond de laquelle avaient accosté les canots de la Jane.
C’est vers cette baie que nous dirigea Hunt. On pouvait d’ailleurs se fier à son instinct. Il manœuvrait avec une remarquable précision entre les pointes rocheuses qui affleuraient çà et là. C’était à croire qu’il connaissait cet atterrage…
L’exploration de l’îlot ne pouvait être de longue durée. Le capitaine William Guy y avait seulement consacré quelques heures, et aucun indice, s’il en existait, n’échapperait sans doute à nos recherches.
Nous débarquâmes, au fond de la baie, sur des pierres tapissées d’un maigre lichen. La marée déhalait déjà, laissant à découvert le fond de sable d’une sorte de grève, semée de blocs noirâtres, semblables à de grosses têtes de clous.
Le capitaine Len Guy me fit remarquer, sur ce tapis sablonneux,