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Page:Verne - Le Superbe Orénoque, Hetzel, 1898.djvu/162

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LE SUPERBE ORÉNOQUE.

tirer dans la direction des embarcations, s’écriant d’un ton de désespoir :

« Malheur… malheur !… M’être laissé surprendre ! »

Les Quivas ripostaient alors, et une vingtaine de flèches passèrent au-dessus des pirogues. Quelques-unes s’implantèrent dans le toit des roufs, mais n’atteignirent personne à bord.

M. Miguel et ses compagnons répondirent par une seconde décharge, et les balles, mieux dirigées que les flèches, jetèrent le désordre chez les Quivas.

« Rentrez dans le rouf, Jean, rentrez dans le rouf !… » cria alors Jacques Helloch, trouvant inutile que le jeune garçon s’exposât pendant cette attaque.

Une nouvelle volée de flèches arriva en cet instant, et l’une d’elles blessa le sergent Martial à l’épaule.

« Bien fait !… bien fait !… s’écria-t-il. Moi… un soldat… pendant sa faction !… Je n’ai que ce que je mérite ! »

Troisième décharge des carabines et des revolvers sur les curiares, qui dérivaient alors par le travers des pirogues.

Les Quivas, n’ayant pu surprendre les passagers et les équipages, n’avaient plus qu’à s’enfuir. Plusieurs d’entre eux étaient mortellement atteints, et quelques autres avaient reçu de graves blessures.

Le coup manqué, les curiares disparurent en aval de l’Orénoque.