Et, au vrai, si Jean de Kermor était obligé de prolonger sa campagne jusqu’aux sources du fleuve, il ne pourrait que tirer grand profit des informations si sûres de son compatriote.
Enfin, le 9 septembre, vers midi, Germain Paterne, qui avait été herboriser sur la rive, en avant du village, reparut en appelant ses compagnons.
Aucune excursion n’ayant été projetée ce jour-là, ils étaient tous réunis dans la principale paillote du village, attendant l’heure du déjeuner.
Aux cris qui se faisaient entendre, Jacques Helloch s’élança d’un bond au-dehors.
Les autres le suivirent, pouvant craindre que Germain Paterne ne demandât du secours, soit qu’il fût aux prises avec quelque fauve, soit qu’il eût rencontré une bande de Quivas dans le voisinage d’Atures.
Germain Paterne revenait seul, sa boîte au dos, faisant de grands gestes.
« Eh ! qu’y a-t-il ?… lui cria Jacques Helloch.
— Nos pirogues, mes amis !
— Nos pirogues ?… répondit M. Miguel.
— Déjà ?… s’écria M. Felipe.
— Elles ne sont pas à un demi-kilomètre. »
Tous de courir alors, en redescendant la rive gauche du fleuve, et, à un tournant, ils aperçurent les falcas que leurs équipages remorquaient à l’espilla le long de la berge.
Bientôt les passagers purent se faire entendre des patrons, lesquels, debout à l’arrière, maintenaient les embarcations contre les embardées du halage.
« Vous… Valdez ?… demanda le sergent Martial.
— Moi-même, sergent, et, vous le voyez, mes camarades me suivent…
— Pas d’avaries ?… interrogea M. Miguel.
— Pas d’avaries, répondit Valdez, mais nous avons eu du mal tout de même !