C’est là que la petite troupe eut à s’installer pour quelques jours, et dans des conditions à peu près identiques à celles du village d’Atures.
C’était la dernière fois, d’ailleurs, qu’ils seraient forcés d’abandonner les pirogues avant de relâcher à San-Fernando. Jusqu’à cette bourgade, le fleuve n’est plus coupé par ces rapides, qui nécessitent, d’une part, le débarquement des passagers et des bagages, et de l’autre, le traînage des embarcations sur les seuils rocheux que balaient des eaux torrentueuses. Donc, le mieux était de patienter, sans récriminer contre cet état de choses, et l’on prit ce nouveau retard en patience, quoi que pût dire le sergent Martial, qui brûlait d’avoir atteint San-Fernando.
À Maipures, il n’y eut pas lieu de tuer le temps en excursions, ainsi qu’on avait pu le faire dans les plaines du cerro Pintado. On se contenta de chasser et d’herboriser. Le jeune garçon, accompagné du sergent Martial, prit un très vif intérêt aux promenades scientifiques de Germain Paterne, tandis que les chasseurs pourvoyaient aux besoins journaliers.
C’était utile, nécessaire même, car les approvisionnements faits à la Urbana et dans les chasses précédentes seraient épuisés, s’il se produisait quelque retard, et il n’y aurait plus possibilité de se ravitailler avant le terme du voyage.
Or, de Maipures à San-Fernando, étant donné le cours irrégulier de l’Orénoque, il faut compter environ de cent trente à cent quarante kilomètres.
Enfin, le 18, dans l’après-midi, les trois falcas arrivèrent à ce village, après avoir suivi la rive gauche du fleuve, sur laquelle il est bâti. Par sa situation, il n’est pas vénézuélien, et il appartient à la Colombie. Seulement, le chemin de halage de cette rive doit, paraît-il, rester neutralisé jusqu’en 1911, et ne deviendra colombien qu’à partir de cette date.
On voit que Valdez et ses compagnons avait fait diligence, puisque, en cinq jours, ils avaient pu remonter le raudal. Sans attendre