— De Cayenne… c’est la vérité.
— Est-ce donc un Français ?… demanda Jacques Helloch.
— Non… un Espagnol, qui a été condamné en France, affirma M. Manuel.
— Et il se nomme ?…
— Alfaniz.
— Alfaniz ?… Un nom d’emprunt, peut-être ?… fit observer Germain Paterne.
— C’est son vrai nom, paraît-il. »
Si Jacques Helloch eût regardé Jorrès à cet instant, il aurait certainement surpris sur ses traits un tressaillement que celui-ci n’avait su dissimuler. L’Espagnol longeait alors la berge, à petits pas, de manière à se rapprocher du groupe, afin de mieux entendre cette conversation, tout en s’occupant de rassembler divers objets épars sur le sable.
Mais Jacques Helloch venait de se retourner à une soudaine exclamation.
« Alfaniz ?… s’était écrié le sergent Martial en s’adressant au commissaire. Vous avez dit Alfaniz ?…
— Oui… Alfaniz…
— Eh bien… vous avez raison… Il ne s’agit pas là d’un nom d’emprunt… C’est bien celui de ce misérable…
— Vous connaissez cet Alfaniz ?… demanda vivement Jacques Helloch, très surpris de cette déclaration.
— Si je le connais !… Parle, Jean, et raconte comment il se fait que nous le connaissions !… Moi, je m’embrouillerais dans mon mauvais espagnol, et M. Manuel ne parviendrait pas à me comprendre. »
Jean raconta alors cette histoire qu’il tenait du sergent Martial, — histoire que le vieux soldat lui avait plus d’une fois rappelée, lorsque, dans leur maison de Chantenay, ils parlaient tous les deux du colonel de Kermor.
En 1871, un peu avant la fin de cette désastreuse guerre, alors