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LA MISSION DE SANTA-JUANA.

— Le patron d’une des pirogues, un Banivas, nommé Valdez, et deux bateliers qui portaient les bagages…

— Et ils venaient ?….

— De Bolivar, d’où ils étaient partis, il y a deux mois, pour se rendre à San-Fernando, afin de remonter le fleuve jusqu’à la sierra Parima. »

Le Père Esperante, abîmé dans ses réflexions, garda le silence quelques instants. Puis :

« Tu as parlé d’un chef, Gomo ?… demanda-t-il. Cette petite troupe a donc un chef ?…

— Oui, un des voyageurs.

— Et il se nomme ?…

— Jacques Helloch.

— Il a un compagnon…

— Qui s’appelle Germain Paterne, et s’occupe de chercher des plantes dans la savane…

— Et quels sont les deux autres voyageurs ?…

— D’abord un jeune homme, qui m’a témoigné bien de l’amitié… que j’aime bien… »

Les traits de Gomo exprimèrent la plus vive reconnaissance.

« Ce jeune homme, ajouta-t-il, se nomme Jean de Kermor. »

À l’énoncé de ce nom, le missionnaire se releva, et son attitude fut celle d’un homme au dernier degré de la surprise.

« Jean de Kermor ?… répéta-t-il… C’est son nom ?…

— Oui… Jean de Kermor.

— Ce jeune homme, dis-tu, est venu de France avec MM. Helloch et Paterne ?…

— Non, Père, et, — c’est ce que m’a raconté mon ami Jean, — ils se sont rencontrés en route… sur l’Orénoque… au village de la Urbana…

— Et ils sont arrivés à San-Fernando ?….

— Oui… et… de là… ils ont continué de se diriger ensemble vers la Mission.