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le testament d’un excentrique.

de zèle et d’habileté dans l’accomplissement de leur fatigante tâche, et, se retournant vers Turk :

« Partons ! » dit-il.

Le train spécial était en gare, attendant le retour du commodore, prêt à démarrer, Hodge Urrican alla droit au conducteur :

« Partons ! » répéta-t-il.

Et le coup de sifflet donné, la locomotive s’élança sur les rails, déployant son maximum de vitesse, et, sept heures plus tard, vint s’arrêter à Reno.

L’Union Pacific se conduisit de la plus correcte façon en cette circonstance. D’ailleurs, commandé par ses inflexibles horaires, le railroad n’aurait pu ni diminuer ni accroître leurs délais. Le train traversa les montagnes Rocheuses, le Wyoming, le Nebraska, l’Iowa, l’Illinois, et il atteignit Chicago, le 8 juin, à neuf heures trente-sept du matin.

Quel bon accueil le commodore Urrican reçut de ceux qui lui étaient demeurés fidèles, en dépit de tout ! Certes, ce faux départ, cette obligation de reprendre la partie à son début, témoignaient d’une extraordinaire malchance. Mais il sembla que la veine revenait au Pavillon Orangé avec le coup de dés dont il bénéficia le jour même de son arrivée à Chicago.

Neuf par six et trois, c’était la troisième fois que ce point avait été amené depuis le début du match Hypperbone, — la première fois par Lissy Wag, la deuxième par l’inconnu X K Z, la troisième par le commodore.

Et après avoir été expédié en Floride, puis en Californie, Hodge Urrican n’avait qu’un pas à faire pour gagner la vingt-sixième case, cet État de Wisconsin qui confine à l’Illinois et que n’occupait alors aucun des partenaires. Sa cote remonta dans l’échelle des agences, et il fut repris à égalité avec Tom Crabbe et Max Réal.