Aller au contenu

Page:Verne - Le Testament d’un excentrique, Hetzel, 1899.djvu/419

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
397
les pérégrinations d'harris t. kymbale.

Bref, ce ne fut pas avant huit heures du matin, heure réglementaire d’ailleurs, que, à la date du 13, le train vint s’arrêter à la ville de Shasta, cette station, on ne l’a pas oublié, à partir de laquelle la circulation était interrompue.

Avant de reprendre le railroad à Roseburg, Harris T. Kymbale aurait à remonter d’une centaine de lieues vers le nord, avec le guide et les chevaux commandés par les soins du correspondant de la Tribune.

Il ne restait plus que cinq jours pleins pour gagner Olympia, dont quatre devaient être employés au voyage à cheval, avec une moyenne de vingt-quatre à vingt-cinq lieues par vingt-quatre heures. À ce faire, rien d’impossible, mais grosse fatigue à prévoir, pour les montures, et aussi pour les cavaliers.

Trois chevaux attendaient devant la station, l’un destiné à Harris T. Kymbale, les deux autres au guide et à un garçon d’écurie qui l’accompagnait. Inutile de dire que le reporter avait l’habitude de l’équitation comme de tous les genres de sport.

Le guide, nommé Fred Wilmot, était un homme de quarante ans, dans toute la force de l’âge.

« Vous êtes prêt ?… lui demanda Harris T. Kymbale.

— Prêt.

— Et nous arriverons…

— Oui, si vous êtes bon cavalier. Avec le stage, il eût fallu le double de temps…

— Je réponds de moi…

— Alors en selle. »

Les chevaux partirent au grand trot. De la question de nourriture, il n’y avait pas à se préoccuper, car bourgades et villages sont nombreux sur la route.

Le temps semblait devoir se maintenir au beau, avec une certaine fraîcheur qui s’accentuerait dans la région montagneuse. La journée serait coupée par une halte de deux heures, et l’on se reposerait une partie de la nuit.

Le chemin suivait la rive droite du Sacramento, et, après un