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le testament d’un excentrique.

Ce qui résultait de la situation actuelle de la partie, c’est que, même en revenant en Virginie à la quarante-quatrième case abandonnée par Max Réal, Lissy Wag ne serait plus devancée que par Tom Crabbe à la quarante-septième, et par X K Z à la cinquante et unième.

« Et ce particulier aux initiales, demanda Jovita Foley, sait-on enfin qui il est ?…

— On l’ignore, répondit le jeune peintre, et il demeure plus mystérieux que jamais ! »

Il va sans dire, n’est-il pas vrai, que Max Réal, Lissy Wag et Jovita Foley ne s’entretinrent pas uniquement des choses du match Hypperbone. Ils parlèrent de leur famille… de la jeune fille qui n’avait plus aucun parent… de Mme Réal, maintenant installée à Chicago et qui serait heureuse de recevoir miss Lissy Wag… de Sheridan Street qui n’était pas très loin de South Halsted Street, etc., etc.

Toutefois, Jovita Foley cherchait sans cesse à ramener la conversation sur la partie engagée, sur les coups qui pouvaient encore se produire.

« Enfin, dit-elle, peut-être qu’au prochain tirage, ma chérie, tu planteras le pavillon jaune sur la dernière case ?…

— Impossible, miss Foley, c’est impossible, déclara Max Réal.

— Et pourquoi ?…

— Parce que miss Wag va prendre ma place à la quarante-quatrième…

— Eh bien… monsieur Réal ?…

— Eh bien… le plus grand nombre que pourrait obtenir miss Wag serait dix qui, redoublé, soit vingt points, lui ferait dépasser la soixante-troisième case, et elle devrait rétrograder à la soixante-deuxième… Et, alors, impossibilité de gagner le coup suivant, puisque le point de un ne peut être amené par les dés…

— Vous avez raison, monsieur Réal, répondit Lissy Wag. Donc, Jovita, il faudra te résigner à attendre…

— Mais, reprit le jeune peintre, il y a un autre coup qui pourrait être très mauvais pour miss Wag…