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Page:Verne - Le Testament d’un excentrique, Hetzel, 1899.djvu/467

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les derniers coups du match hypperbone.

Lissy Wag et Jovita Foley passèrent au milieu du nombreux personnel domestique rangé sur le quai, et furent reçues par deux dames de compagnie, qui les conduisirent au wagon-salon, où se trouvait la milliardaire.

« Mesdemoiselles, leur dit très affablement cette dame, je vous remercie d’avoir accepté mon offre et de consentir à m’accompagner pendant ce voyage. Vous le ferez dans des conditions plus agréables que dans le train public, et je suis heureuse de témoigner ainsi de l’intérêt que je porte à la cinquième partenaire, bien que je n’aie aucun intérêt engagé dans la partie…

— Nous sommes infiniment honorées… de l’honneur que nous fait mistress Migglesy Bullen… répondit Jovita Foley.

— Et nous lui exprimons notre vive reconnaissance, ajouta Lissy Wag.

— C’est inutile, répondit en souriant cette excellente dame, et j’espère, miss Wag, que ma compagnie vous portera bonheur ! »

Il fut charmant, ce voyage, car, malgré ses millions, mistress Migglesy Bullen était la meilleure des femmes, et l’on passa d’agréables heures dans le salon, dans la salle à manger, puis en se promenant d’une extrémité à l’autre de ce train, dont on ne saurait imaginer le luxe d’ameublement, la richesse d’installation.

« Et penser, déclara Jovita Foley à Lissy Wag, à un moment où elles se trouvèrent seules, que nous pourrons bientôt voyager comme cela… dans nos meubles…

— Sois donc raisonnable, Jovita !…

— Tu verras ! »

Et, au vrai, c’était bien l’opinion, absolument désintéressée, de mistress Migglesy Bullen, que Lissy Wag atteindrait le but première des Sept !

Enfin, vers le soir, le train s’arrêta à Indianapolis, et, comme il continuait sur Chicago, les deux amies durent descendre. En souvenir de ce voyage, mistress Migglesy Bullen les pria d’accepter chacune une jolie bague, un rien entouré de diamants, puis après