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Page:Verne - Le Testament d’un excentrique, Hetzel, 1899.djvu/76

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le testament d’un excentrique

de Chicago, devenue ma légataire universelle, pour être employée au mieux de ses intérêts. »

Enfin le testament se terminait par ces lignes :

« Telles sont mes volontés formelles, à l’exécution desquelles veilleront Georges B. Higginbotham, président de l’Excentric Club, et mon notaire, maître Tornbrock. Elles devront être observées dans toute leur rigueur, comme j’entends que le soient aussi toutes les règles du Noble Jeu des États-Unis d’Amérique.

« Et, maintenant, que Dieu conduise la partie, détermine les chances et favorise le plus digne ! »

Un dernier hurrah accueillit cet appel final à l’intervention de la Providence en faveur de l’un des partenaires, et l’assistance allait se retirer, lorsque maître Tornbrock, réclamant le silence d’un geste impérieux, ajouta ces mots :

« Il y a un codicille. »

Un codicille ?… Allait-il donc détruire toute l’ordonnance de cette œuvre testamentaire, et dévoiler enfin la mystification que quelques-uns attendaient encore de l’excentrique défunt ?…

Et voici ce que lut le notaire :

« Aux six partenaires désignés par le sort sera joint un septième de mon choix, qui figurera dans la partie sous les initiales X K Z, jouira des mêmes droits que ses concurrents, et devra se soumettre aux mêmes règles. Quant à son nom véritable, il ne sera révélé que s’il gagne la partie, et les coups le concernant lui seront envoyés uniquement sous ses initiales.

« Telle est ma volonté de la dernière heure. »

Cela parut singulier. Que cachait cette clause du codicille ? Mais il n’y avait pas à la discuter plus que les autres, et la foule, vivement impressionnée, comme disent les chroniqueurs, quitta l’Auditorium.