Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/14

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une grosse pierre coupa net la nomenclature des conquérants africains que déroulait Max Huber. John Cort en profita pour lui dire :

« Alors vous comptiez trouver autre chose au cours de notre voyage ?…

— Oui, mon cher John.

— De l’imprévu ?…

— Mieux que de l’imprévu, lequel, je le reconnais volontiers, ne nous a pas fait défaut…

— De l’extraordinaire ?…

— C’est le mot, mon ami, et, pas une fois, pas une seule, je n’ai eu l’occasion de la jeter aux échos de la vieille Libye, cette énorme qualification de portentosa Africa due aux blagueurs classiques de l’Antiquité…

— Allons, Max, je vois qu’une âme française est plus difficile à contenter…

— Qu’une âme américaine… je l’avoue, John, si les souvenirs que vous emportez de notre campagne vous suffisent…

— Amplement, Max.

— Et si vous revenez content…

— Content… surtout d’en revenir !

— Et vous pensez que des gens qui liraient le récit de ce voyage s’écrieraient : « Diable, voilà qui est curieux ! »

— Ils seraient exigeants, s’ils ne le criaient pas !