Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/156

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nienne sur l’unité de l’espèce et la transmission par hérédité des qualités physiques, non des défauts, on pouvait dire : « Si les races humaines sont les dérivés d’une souche simiesque, pourquoi les dialectes humains ne seraient-ils point les dérivés de la langue primitive de ces anthropoïdes ? » Seulement, l’homme a-t-il eu des singes pour ancêtres ?… Voilà ce qu’il aurait fallu démontrer, et ce qui ne l’est pas.

En somme, le prétendu langage des singes, surpris par le naturaliste Garner, n’était que la série des sons que ces mammifères émettent pour communiquer avec leurs semblables, comme tous les animaux : chiens, chevaux, moutons, oies, hirondelles, fourmis, abeilles, etc. Et, suivant la remarque d’un observateur, cette communication s’établit soit par des cris, soit par des signes et des mouvements spéciaux, et, s’ils ne traduisent pas des pensées proprement dites, du moins expriment-ils des impressions vives, des émotions morales, — telles la joie ou la terreur.

Il était donc de toute évidence que la question n’avait pu être résolue par les études incomplètes et peu expérimentales du professeur américain. Et c’est alors que, deux années après lui, il vint à l’esprit d’un docteur allemand de recommencer la tentative en se