Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/208

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taine ressemblance de nom, ainsi que le fit observer Max Huber, ne rappelait en aucune façon le johannisberg de M. de Metternich. En revanche, on saurait se débarrasser des moustiques par le même procédé que la veille.

À sept heures et demie, il ne faisait pas encore nuit. Une vague clarté se reflétait dans les eaux de la rivière. À sa surface flottaient des amas de roseaux et de plantes, des troncs d’arbres, arrachés des berges.

Tandis que John Cort, Max Huber et Khamis préparaient la couchée, entassant des brassées d’herbes sèches au pied de l’arbre, Llanga allait et venait sur le bord, s’amusant à suivre cette dérive d’épaves flottantes.

En ce moment apparut en amont, à une trentaine de toises, le tronc d’un arbre de taille moyenne, pourvu de toute sa ramure. Il avait été brisé à cinq ou six pieds au-dessous de sa fourche, où la cassure était fraîche. Autour de ces branches, dont les plus basses traînaient dans l’eau, s’entortillait un feuillage assez épais, quelques fleurs, quelques fruits, toute une verdure qui avait survécu a la chute de l’arbre.

Très probablement, cet arbre avait été frappé d’un coup de foudre du dernier orage. De la place où s’implantaient ses racines, il était tombé sur la berge, puis, glissant peu à peu, dégagé des roseaux, saisi par le courant, il