Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/233

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d’une caverne, en un lieu impénétrable à la lumière diurne ?…

Non, autour d’eux se pressaient des arbres en si grand nombre qu’ils arrêtaient le regard à la distance de quelques mètres. Même pendant la flambée, entre les énormes troncs et les lianes qui se tendaient de l’un à l’autre, il eût été impossible de reconnaître un sentier praticable à des piétons. La ramure inférieure plafonnait à une cinquantaine de pieds seulement. Au-dessus, si dense était le feuillage, jusqu’à l’extrême cime, que ni la clarté des étoiles ni les rayons du soleil ne passaient au travers. Une prison n’aurait pas été plus obscure, ses murs n’eussent pas été plus infranchissables, et ce n’était pourtant qu’un des sous-bois de la grande forêt.

Dans ces trois hommes, on eût reconnu John Cort, Max Huber et Khamis.

Par quel enchaînement de circonstances se trouvaient-ils en cet endroit ?… Ils l’ignoraient. Après la dislocation du radeau contre le barrage, n’ayant pu se retenir aux roches, ils avaient été précipités dans les eaux du rapide, et ne savaient rien de ce qui avait suivi cette catastrophe. À qui le foreloper et ses compagnons devaient-ils leur salut ?… Qui les avait transportés jusqu’à cet épais massif avant qu’ils eussent repris connaissance ?…