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Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/240

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Cette question ne tarda pas à se résoudre affirmativement. Si opaque que fût le feuillage, on percevait au-dessus de la cime des arbres, hauts de cent à cent cinquante pieds, les vagues lueurs de l’espace. Il ne paraissait pas douteux que le soleil, en ce moment, éclairât l’horizon. Les montres de John Cort et de Max Huber, trempées des eaux du rio, ne pouvaient plus indiquer l’heure. Il faudrait donc s’en rapporter à la position du disque solaire, et encore ne serait-ce possible que si ses rayons pénétraient à travers les ramures.

Tandis que les deux amis échangeaient ces diverses questions auxquelles ils ne savaient comment répondre, Khamis les écoutait sans prononcer une parole. Il s’était relevé, il parcourait l’étroite place que ces énormes arbres laissaient libre, entourée d’une barrière de lianes et de sizyphus épineux. En même temps, il cherchait à découvrir un coin de ciel dans l’intervalle des branches ; il tentait de retrouver en lui ce sens de l’orientation qui n’aurait jamais occasion pareille de s’exercer utilement. S’il avait déjà traversé les bois du Congo ou du Cameroun, il ne s’était pas engagé à travers des régions si impénétrables. Cette partie de la grande forêt ne pouvait être comparée à celle que ses compagnons et lui avaient franchie depuis la lisière jusqu’au rio Johausen. À