Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/246

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compagnons avaient déjà rencontrés, il en était d’autres d’espèce plus rare, tel le gura crepitans à fruits explosibles, qui ne s’était encore trouvé qu’en Amérique dans la famille des euphorbiacées, dont l’écorce tendre renferme une substance laiteuse, et dont la noix éclate à grand bruit en lançant au loin sa semence ; tel le tsofar, l’arbre siffleur, entre les branches duquel le vent sifflait comme à travers une fente, et qui n’avait été signalé que dans les forêts nubiennes.

John Cort, Max Huber et Khamis marchèrent ainsi pendant trois heures environ, et, lorsqu’ils firent halte après cette première étape, la lumière s’arrêta au même instant…

« Décidément, c’est un guide, déclara Max Huber, un guide d’une parfaite complaisance !… Si nous savions seulement où il nous mène…

— Qu’il nous sorte de ce labyrinthe, répondit John Cort, et je ne lui en demande pas davantage !… Eh bien, Max, tout cela, est-ce assez extraordinaire ?…

— Assez… en effet !…

— Pourvu que cela ne le devienne pas trop, cher ami ! » ajouta John Cort.

Pendant l’après-midi, le sinueux sentier ne cessa de courir sous les frondaisons de plus en plus opaques. Khamis se tenait en tête, ses compagnons derrière lui, en file indienne, car