Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

devaient se relever de deux heures en deux heures. En ces lointaines contrées, il y a toujours lieu de se garder contre les êtres malintentionnés, à deux pieds comme à quatre pattes. Aussi, Urdax ne manquait-il pas de prendre toutes les mesures de prudence. Âgé de cinquante ans, vigoureux encore, très entendu à la conduite des expéditions de ce genre, il était d’une extraordinaire endurance. De même, Khamis, trente-cinq ans, leste, souple, solide aussi, de grand sang-froid et de grand courage, offrait toute garantie pour la direction des caravanes à travers l’Afrique.

Ce fut au pied de l’un des tamarins que les deux amis et le Portugais s’assirent pour le souper, apporté par le petit garçon, et que venait de préparer un des indigènes auquel étaient dévolues les fonctions de cuisinier.

Pendant ce repas, les langues ne chômèrent pas plus que les mâchoires. Manger n’empêche point de parler, lorsqu’on n’y met pas trop de hâte. De quoi s’entretint-on ?… Des incidents de l’expédition durant le parcours vers le nord-est ?… Point. Ceux qui pouvaient se présenter au retour étaient d’un intérêt plus actuel. Le cheminement serait long encore jusqu’aux factoreries de Libreville — plus de deux mille kilomètres — ce qui exigerait de neuf à dix semaines de marche. Or, dans cette seconde partie du