Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/273

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de bon cœur. John Cort avait donc l’occasion d’examiner plus attentivement cette singulière créature. Mais, comme la porte était ouverte, Max Huber proposa de sortir et de se mêler à la population aérienne.

Les voici donc dehors, guidés par le petit sauvage — ne peut-on le qualifier ainsi ? — qui donnait la main à son ami Llanga. Ils se trouvèrent alors au centre d’une sorte de carrefour où passaient et repassaient des Wagddiens « allant à leurs affaires ».

Ce carrefour était planté d’arbres ou plutôt ombragé de têtes d’arbres dont les robustes troncs supportaient cette construction aérienne. Elle reposait à une centaine de pieds au-dessus du sol sur les maîtresses branches de ces puissants bauhinias, bombax, baobabs. Faite de pièces transversales solidement reliées par des chevilles et des lianes, une couche de terre battue s’étendait à sa surface, et, comme les points d’appui étaient aussi solides que nombreux, le sol factice ne tremblait pas sous le pied. Et, même alors que les violentes rafales soufflaient à travers ces hautes cimes, c’est à peine si le bâti de cette superstructure en ressentait un léger frémissement.

Par les interstices du feuillage pénétraient les rayons solaires. Le temps était beau, ce jour-là. De larges plaques de ciel bleu se mon-