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Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/289

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consonnes. Ces voyelles, en se combinant à l’infini, expriment des sens très variés, tels ori oriori, oro oroora, orurna, etc… Les consonnes sont le k, le t, le p, les nasales sont ng et m. Rien qu’avec les voyelles ha, ra, on forme une série de vocables, lesquels, sans consonances réelles, rendent toutes les nuances d’expression et jouent le rôle des noms, prénoms, verbes, etc.

Dans la conversation de ces Wagddis, les demandes et les réponses étaient brèves, deux ou trois mots, qui commençaient presque tous par les lettres ng, mgou, ms, comme chez les Congolais. La mère paraissait moins loquace que le père et probablement sa langue n’avait pas, ainsi que les langues féminines des deux continents, la faculté de faire douze mille tours à la minute.

À noter aussi — ce dont John Cort fut le plus surpris — que ces primitifs employaient certains termes congolais et allemands, presque défigurés d’ailleurs par la prononciation.

Au total, il est vraisemblable que ces êtres n’avaient d’idées que ce qu’il leur en fallait pour les besoins de l’existence et, de mots, que ce qu’il en fallait pour exprimer ces idées. Mais, à défaut de la religiosité, qui se rencontre chez les sauvages les plus arriérés et qu’ils ne possédaient pas, sans doute, on pou-