Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/293

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plus désireux de revenir vers le bassin de l’Oubanghi, de regagner la factorerie de Libreville, d’où John Cort et lui ne devaient attendre aucun secours.

Pour son compte, le foreloper enrageait de cette malchance qui les avait fait tomber entre les pattes — dans son opinion, c’étaient des pattes — de ces types inférieurs. Il ne dissimulait pas le parfait mépris qu’ils lui inspiraient, parce qu’ils ne se différenciaient pas sensiblement des tribus de l’Afrique centrale. Khamis en éprouvait une sorte de jalousie instinctive, inconsciente, que les deux amis apercevaient très bien. À vrai dire, il était non moins pressé que Max Huber de quitter Ngala, et, tout ce qu’il serait possible de faire à ce propos, il le ferait.

C’était John Cort qui marquait le moins de hâte. Étudier ces primitifs l’intéressait de façon toute spéciale. Approfondir leurs mœurs, leur existence dans tous ses détails, leur caractère ethnologique, leur valeur morale, savoir jusqu’à quel point ils redescendaient vers l’animalité, quelques semaines y eussent suffi. Mais pouvait-on affirmer que le séjour chez les Wagddis ne durerait pas au-delà — des mois, des années peut-être ?… Et quelle serait l’issue d’une si étonnante aventure ?…

En tout cas, il ne semblait pas que John Cort, Max Huber et Khamis fussent menacés