Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/308

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périeux, à sa brutalité naturelle, on le sentait fait pour le commandement.

À la suite de ces tentatives, les deux amis avaient espéré qu’ils seraient envoyés devant Sa Majesté, et qu’ils verraient enfin ce roi que ses sujets cachaient avec un soin jaloux au fond de la demeure royale… Ils en furent pour leur espoir. Probablement, Raggi avait toute autorité, et mieux valait ne point s’exposer à sa colère en recommençant. Les chances d’évasion étaient donc bien réduites, à moins que les Wagddis, s’ils attaquaient quelque village voisin, ne fussent attaqués à leur tour, et, à la faveur d’une agression, que l’occasion ne s’offrît de quitter Ngala… Mais après, que devenir ?

Au surplus, le village ne fut point menacé pendant ces premières semaines, si ce n’est par certains animaux que Khamis et ses compagnons n’avaient pas encore rencontrés dans la grande forêt. Si les Wagddis passaient leur existence à Ngala, s’ils y rentraient la nuit venue, ils possédaient cependant quelques huttes sur les bords du rio. On eût dit d’un petit port fluvial où se réunissaient les embarcations de pêche, qu’ils avaient à défendre contre les hippopotames, les lamantins, les crocodiles, en assez grand nombre dans les eaux africaines.

Un jour, à la date du 9 avril, un violent