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Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/57

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« Il faut fuir… fuir à l’instant !… affirma Khamis en s’adressant au Portugais.

— Fuir !… » s’écria Urdax.

Et le malheureux trafiquant comprenait bien que ce serait perdre, avec son matériel, tout le produit de l’expédition.

D’ailleurs, à demeurer au campement, le sauverait-il et n’était-ce pas insensé que de s’obstiner à une résistance impossible ?…

Max Huber et John Cort attendaient qu’une résolution eût été prise, décidés à s’y soumettre, quelle qu’elle fût.

Cependant la masse se rapprochait, et avec un tel tumulte qu’on ne parvenait guère à s’entendre.

Le foreloper répéta qu’il fallait s’éloigner au plus tôt.

« En quelle direction ? demanda Max Huber.

— Dans la direction de la forêt.

— Et les indigènes ?…

— Le danger est moins pressant là-bas qu’ici », répondit Khamis.

Que cela fût sûr, comment l’affirmer ?… Toutefois, il y avait, du moins, certitude qu’on ne pouvait rester à cette place. Le seul parti, pour éviter l’écrasement, c’était de se réfugier à l’intérieur de la forêt.

Or, le temps ne manquerait-il pas ?… Deux kilomètres à franchir, alors que la harde n’était qu’à la moitié tout au plus de cette distance !…