Page:Verne - Le Village aérien, Hetzel, 1918.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lorsqu’une dizaine d’éléphants, se détachant de la troupe, commencèrent à les poursuivre.

« Courage… courage !… cria Khamis. Conservons notre avance !… Nous arriverons !… »

Oui, peut-être, et encore importait-il de ne pas être retardé. Llanga sentait bien que Max Huber se fatiguait.

« Laisse-moi… laisse-moi, mon ami Max !… J’ai de bonnes jambes… laisse-moi !… »

Max Huber ne l’écoutait pas et tâchait de ne point rester en arrière.

Un kilomètre fut enlevé, sans que les animaux eussent sensiblement gagné de l’avance. Par malheur, la vitesse de Khamis et de ses compagnons se ralentissait, la respiration leur manquait après cette formidable galopade.

Cependant la lisière ne se trouvait plus qu’à quelques centaines de pas, et n’était-ce point le salut probable, sinon assuré, derrière ces épais massifs au milieu desquels les énormes animaux ne pourraient manœuvrer ?…

« Vite… vite !… répétait Khamis. Donnez-moi Llanga, monsieur Max…

— Non, Khamis… j’irai jusqu’au bout ! »

Un des éléphants ne se trouvait plus qu’à une douzaine de mètres. On entendait la sonnerie de sa trompe, on sentait la chaleur de son souffle. Le sol tremblait sous ses larges pieds qui battaient le galop. Une minute, et