Aller au contenu

Page:Verne - Le Volcan d’or version originale.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LE VOLCAN D’OR


I

LE LEGS D’UN ONCLE[1]


Le 16 mars, dans l’antépénultième année de ce siècle, le facteur qui faisait le service de la rue Jacques Cartier à Montréal, remit au numéro vingt-neuf une lettre à l’adresse de M. Summy Skim. Cette lettre disait :

« Maître Snubbin présente ses compliments à M. Summy Skim et le prie de passer sans retard à son étude pour une affaire qui l’intéresse. »

À quel propos le notaire désirait-il voir M. Summy Skim ? Celui-ci le connaissait comme tout le monde à Montréal. C’était un excellent homme, un conseiller sûr et prudent. Canadien de naissance, il dirigeait la meilleure étude de la ville, — celle-là même qui, soixante ans auparavant avait pour titulaire le fameux maître Nick, de son vrai nom Nicolas Sagamore d’origine huronne, si patriotiquement mêlé à la terrible affaire Morgaz, dont le retentissement fut très considérable vers 1837[2].

M. Summy Skim se montra assez surpris en recevant cette lettre de maître Snubbin, n’ayant aucune affaire dans son étude. Il se rendit cependant à l’invitation qui lui était faite. Une demi-heure après, il arrivait sur la place du marché Bon-Secours, et était introduit dans le cabinet où l’attendait maître Snubbin.

  1. MIchel Verne change presque tous les titres des chapitres. Ici, il le remplace par “Un oncle d’Amérique”, ce qui est absurde puisque tout le monde habite en Amérique.
  2. Le récit de cet émouvant drame fait le sujet du roman intitulé Famille Sans Nom, dans la Série des Voyages Extraordinaires. (Note de l’auteur.)
13