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de dawson city à la frontière.

— Les Américains, répondit le commissaire. Ils prétendent que l’opération, faite à l’époque où l’Alaska appartenait encore à la Russie, n’a pas été conduite avec toute l’exactitude voulue. La frontière, représentée par le cent quarante et unième degré, doit, suivant eux, être reportée à l’Est, ce qui rendrait aux États-Unis la plupart des claims existants sur les affluents de la rive gauche du Yukon.

— Et par conséquent, ajouta Summy Skim, le claim 129 qui nous vient par héritage de notre oncle Josias Lacoste ?

— Évidemment, messieurs, vous serez les premiers, le cas échéant, à changer de nationalité.

— Mais, reprit Summy Skim, a-t-on des raisons de penser, monsieur Walsh, que le travail de rectification soit bientôt achevé ?

— Tout ce que je puis vous dire, déclara M. Walsh, c’est que la commission nommée ad hoc est à l’œuvre depuis plusieurs semaines. Nous espérons bien que la frontière entre les deux États sera définitivement déterminée avant l’hiver.

— Selon vous, monsieur Walsh, demanda Ben Raddle, y a-t-il lieu de croire qu’une erreur ait été commise à l’origine et que la frontière doive être finalement déplacée ?

— Non, monsieur. D’après les informations qui me sont parvenues, cette affaire semble n’être qu’une mauvaise querelle cherchée au Dominion par quelques syndicats américains.

— Nous n’en serons pas moins forcés, dit Summy Skim, de prolonger notre séjour au Klondike au delà de nos désirs. Voilà qui n’est pas gai !

— Je ferai tout ce qui dépendra de moi pour activer le travail de la commission, affirma le commissaire général. Mais il faut avouer qu’il est parfois entravé par le mauvais vouloir de quelques propriétaires des claims voisins de la frontière. Celui du 131 notamment…