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Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/291

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II

LE VOLCAN D’OR


En quelques minutes, la carriole fut à l’hôpital. L’homme qu’elle rapportait y fut introduit et déposé dans cette même chambre que Ben Raddle avait occupée jusqu’à sa guérison. Ainsi, le malade n’aurait pas à subir le voisinage des autres hospitalisés.

C’est à Summy Skim qu’il devait cette faveur. Celui-ci, pour l’obtenir, avait mis enjeu ses hautes relations.

« C’est un Français, presque un compatriote ! avait-il dit à Edith Edgerton. Ce que vous avez fait pour Ben, je vous demande de le faire pour lui ; et j’espère que le docteur Pilcox le guérira comme il a guéri mon cousin. »

Le docteur ne tarda pas à se rendre auprès de son nouveau pensionnaire. Le Français n’avait point repris connaissance et ses yeux restaient fermés. Le docteur Pilcox constata un pouls très faible, une respiration à peine sensible. De blessure, il n’en observa aucune sur ce corps effroyablement amaigri par les privations, les fatigues, la misère. Nul doute que le malheureux ne fût tombé d’épuisement près de l’arbre au pied duquel on l’avait ramassé, et bien certainement le froid l’eût achevé s’il fût resté toute la nuit sans secours et sans abri.

« Cet homme est à demi gelé, » dit le docteur Pilcox.

On entoura le malade de couvertures et de boules d’eau chaude ; on lui fit prendre des boissons brûlantes, on le fric-