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le volcan d’or.

songeaient-ils à étendre leurs recherches jusque dans la partie du Dominion comprise entre la mer Glaciale et le cercle polaire, et des prospecteurs méditaient-ils déjà de s’y transporter pour la campagne prochaine, les premiers arrivants devant être les plus favorisés. Qui sait, songeait Ben Raddle, si l’on ne découvrirait pas ce volcan, dont, grâce aux confidences de Jacques Ledun, il était sans doute seul maintenant à connaître l’existence ?

S’il voulait tirer parti de cet avantage, il importait donc d’agir vite. Avant tout, cependant, il convenait de compléter les renseignements en sa possession et surtout de connaître cette carte que, d’après le Français défunt, détenait Jane Edgerton.

Ben Raddle, sans plus tarder, se rendit à l’hôpital, résolu à traiter sur-le-champ cette affaire.

« D’après ce que Jacques Ledun m’a affirmé avant de mourir, dit-il à Jane, il paraîtrait que vous auriez entre les mains une carte lui appartenant.

— J’ai une carte, en effet… commença Jane.

Ben Raddle poussa un soupir de satisfaction. L’affaire irait toute seule, du moment que Jane confirmait aussi facilement les assertions du Français.

« Mais cette carte n’appartient qu’à moi, acheva celle-ci.

— À vous ?

— À moi. Pour la bonne raison que Jacques Ledun me l’a volontairement donnée.

— Ah !.. ah !.. fit Ben Raddle d’un ton indécis.

Après un instant de silence, il reprit :

« Peu importe du reste, car je ne pense pas que vous refusiez de me la communiquer.

— Cela dépend, répliqua Jane avec le plus grand calme.

— Bah !.. s’écria Ben Raddle surpris. Cela dépend ?.. et de quoi ?.. Expliquez-vous, je vous prie.

— C’est très simple, répondit Jane. La carte dont il s’agit, et qui m’a été donnée, je le répète, par son légitime propriétaire,