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le volcan d’or.

terait-elle de sortir de l’impasse dans laquelle ils étaient actuellement fourvoyés ?

Cette occasion se présenta, et voici dans quelles circonstances.

Au nombre des détenus dont ils partageaient la vie, Hunter avait remarqué un Indien nommé Krarak, qui, de son côté, paraissait observer tout particulièrement Hunter. Ce sont là des sympathies très naturelles. On s’apprécie entre coquins. Les deux hommes étaient faits pour se comprendre, et une certaine intimité fut bientôt établie entre eux.

Krarak était âgé d’une quarantaine d’années. Trapu, vigoureux, l’œil cruel, la physionomie farouche, sa nature ne pouvait que plaire à Hunter et Malone.

Il était Alaskien d’origine, et connaissait bien le pays qu’il parcourait depuis sa jeunesse. Il eût assurément fait un excellent guide, et l’on aurait pu s’en rapporter à son intelligence, si son aspect n’eût pas inspiré la plus grande défiance. Défiance trop justifiée. Les mineurs au service desquels il était entré avaient tous eu à s’en plaindre, et c’est à la suite d’un vol important, précisément sur les exploitations de Birch Creek, qu’il avait été incarcéré dans la prison de Circle City.

Au cours du premier mois, Hunter et Krarak gardèrent une certaine réserve l’un vis-à-vis de l’autre. Ils s’observaient. Hunter, ayant cru comprendre que Krarak voulait lui faire une confidence, attendait que celui-ci se décidât.

Il ne se trompait pas, d’ailleurs. Un jour, en effet, afin d’entrer en matière, l’Indien lui parla de ses pérégrinations à travers la partie inconnue du Nord-Amérique, alors qu’il servait de guide aux agents de la baie d’Hudson, dans la région arrosée par la Porcupine River, et située entre Fort Yukon, Fort Mac Pherson et la mer Arctique.

Krarak se borna, d’abord, à des généralités et ne dit que juste ce qu’il fallait dire pour exciter les convoitises de Hunter, mais peu à peu il se montra plus expansif.