Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/332

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
300
le volcan d’or.

Pour cela, le concours de Krarak était indispensable, et celui-ci ne semblait pas disposé à le refuser. Les autorités de l’Alaska s’opposaient malheureusement à ce qu’il obéît à ses préférences naturelles. Si Hunter et les siens devaient, en effet, être prochainement libérés, il n’en était pas ainsi de l’Indien, que ses engagements antérieurs à l’égard de la justice de son pays obligeaient à séjourner plusieurs années encore dans la prison de Circle City.

Restait la ressource d’une évasion. La fuite n’était possible qu’en s’ouvrant un passage sous l’un des murs du préau, qui limitait à la fois, de ce côté, la prison et la ville. De l’intérieur, on ne pouvait pratiquer cette ouverture sans attirer l’attention des gardiens. Mais, de l’extérieur, la nuit, en prenant les précautions voulues, le travail ne présenterait pas de grandes difficultés.

Le concours de Hunter devenait à son tour nécessaire. Entre les deux sacripants, le marché fut vite conclu. Aussitôt libre, Hunter viendrait en aide à Krarak, qui, libre lui aussi, se mettrait au service du Texien et le conduirait aux gisements connus de lui dans le Nord du Klondike.

Le 13 mai, l’emprisonnement de Hunter et de sa bande arriva à son terme. L’Indien n’eut donc plus qu’à se tenir sur le qui-vive. Comme il n’était point enfermé dans une cellule, il lui serait facile, le moment venu, de quitter le dortoir commun et de se glisser à travers le préau sans être remarqué.

C’est ce qu’il fit dès la nuit suivante. Couché au pied du mur, il attendit jusqu’à l’aube.

Il eut lieu d’exercer sa patience. Aucun bruit ne parvint à son oreille entre le coucher et le lever du soleil. Hunter et Malone n’avaient encore pu agir. Craignant que la police n’eût le mauvais goût de s’étonner de ne point les voir quitter immédiatement Circle City, ils avaient cru devoir attendre vingt-quatre heures. Les outils ne leur manquaient pas. Ils avaient retrouvé à l’auberge où ils étaient descendus et où ils élurent de nouveau