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une leçon de boxe.

incalculables, cela n’est pas douteux. Si j’ai réussi à vous persuader, pourquoi ne viendriez-vous pas avec nous en prendre votre part ?

— Vous m’offrez de vous accompagner au Golden Mount ? insista Bill Stell.

— Mieux que de nous y accompagner, Scout. De nous y guider. N’avez-vous pas déjà parcouru les territoires du Nord ? Si l’expédition ne réussit pas, je paierai largement vos services ; si elle réussit, pourquoi, vous aussi, ne puiseriez-vous pas à pleines mains dans ce coffre-fort volcanique ?

Si philosophe que fût le brave Scout, il se sentit ébranlé. Jamais pareille occasion ne s’était offerte à lui.

Ce qui l’effrayait, toutefois, c’était la longueur du voyage. Le meilleur itinéraire suivait une ligne brisée passant par Fort Mac Pherson qu’il avait visité autrefois, et la distance à franchir dépassait six cents kilomètres.

— C’est à peu près celle qui sépare Skagway de Dawson City, remarqua l’ingénieur. Elle ne vous a jamais épouvanté.

— Sans doute, monsieur Raddle, et j’ajouterai que le pays est moins difficile entre Dawson City et Fort Mac Pherson. Mais, au delà, pour atteindre les bouches de la Mackensie, c’est peut-être bien une autre affaire.

— Pourquoi admettre le pire ? répliqua Ben Raddle. En somme, six cents kilomètres peuvent être enlevés en un mois. »

C’était possible, en effet, à la condition qu’il ne survînt aucune des fâcheuses éventualités si fréquentes sous de si hautes latitudes.

Bill Stell hésitait.

Il ne put hésiter longtemps. Aux instances de Ben Raddle se joignirent celles de Neluto tout joyeux de revoir son chef, de Summy Skim qui parla dans le même sens avec une éloquence entraînante, de Jane Edgerton qui se fit persuasive à un point inimaginable. Tous avaient raison ; du moment que le voyage