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le volcan d’or.

spécialement celui-ci, je ne le croirai achevé que le jour où la porte de notre maison de la rue Jacques-Cartier se refermera sur nous. »

Bill Stell n’insista pas. Quant à Ben Raddle, il échangea un regard navré avec Jane Edgerton. Incorrigible, décidément, ce Summy !

Il ne fallut pas moins de trois jours à la caravane pour atteindre le confluent de la Peel River et de la Mackensie. Elle n’y parvint que dans l’après-midi du 5 juin.

Rien ne troubla ces longues étapes effectuées sans trop de fatigue, sur la rive assez plate de la rivière. Le pays était désert. À peine si on rencontra quelques groupes d’Indiens, de ceux qui vivent de la pêche sur le delta du Grand Fleuve. La bande signalée par l’agent-chef du Fort Mac Pherson ne fut point rencontrée, et le Scout s’en félicitait.

« Arrivons seuls au Golden Mount, répétait-il, revenons-en seuls, et tout sera pour le mieux. »

Il prenait pour cela toutes les précautions possibles. Trois de ses hommes allaient sans cesse en éclaireurs en avant et sur les flancs de la caravane, et, durant les haltes, les abords du campement étaient surveillés avec soin de manière à se garder contre toute surprise.

Ces précautions avaient jusqu’alors été superflues, et la caravane n’avait fait aucune mauvaise rencontre au moment où elle atteignit la Mackensie.

L’embouchure de ce Grand Fleuve constitue un important réseau hydrographique qui n’a peut-être pas de similaire en n’importe quelle région du nouveau et de l’ancien monde.

Cent cinquante kilomètres avant de se jeter dans l’Océan, la Mackensie se divise, se déploie à la manière d’un éventail, en bras réunis par une multitude de canaux secondaires, dont les grands froids ne font qu’une vaste surface glacée pendant l’hiver. À cette époque de l’année, les derniers débris de la débâcle venaient de