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où l’on touche au but.

Conseil sage, qui fut appuyé par Bill Stell. De fâcheuses rencontres étaient toujours à craindre, soit avec les Indiens, soit avec des bandes d’aventuriers dans le genre de celle qui avait attaqué le Fort Mac Pherson.

La nuit s’écoula dans ces conditions. Lorsque le jour reparut, les vapeurs ne s’étaient pas dissipées. À deux kilomètres le Golden Mount n’eût pas été visible.

Ben Raddle, les traits contractés, le front assombri, se contenait avec peine. Summy Skim, malgré sa bonté naturelle, n’était pas sans éprouver quelque malin plaisir de la colère du tyran qui l’avait entraîné si loin de Green Valley.

« Rage, mon vieux, rage, mâchonnait-il entre ses dents. Si le Golden Mount n’existe pas, tu ne peux pas le voir, c’est évident.

Cette réflexion pleine de bon sens, qui prouvait son inguérissable scepticisme, Summy eut seulement le tort de la murmurer un peu trop près de Jane Edgerton. Celle-ci eut un regard irrité qui fit rougir jusqu’aux oreilles l’insolent raisonneur. Summy voulut réparer sa bévue.

« Mais comme il existe, se hâta-t-il d’ajouter, on le verra dès que le temps sera clair, c’est évident.

Et lâchement, à haute voix, il répéta avec conviction

« C’est évident ! »

Puis, afin de savoir s’il avait obtenu son pardon, il coula un regard du côté de la jeune prospectrice. Il eut alors l’humiliation de constater qu’elle ne s’occupait plus de lui.

Le campement fut levé dès quatre heures du matin. Il faisait grand jour, et le soleil était déjà de quelques degrés au-dessus de l’horizon. On le sentait derrière les brumes que ses rayons n’avaient pas la force de dissiper.

La caravane se remit en marche. À onze heures, le littoral ne devait pas être à plus de trois lieues. Le Golden Mount demeurait toujours invisible.

Summy Skim commençait à se demander si son cousin n’allait