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VII

UNE COMPLICATION INATTENDUE.


Malgré les difficultés de la route, il ne fallut pas plus de deux heures à Ben Raddle et aux siens pour franchir la distance qui les séparait du Golden Mount. Tous, sans échanger un mot, absorbés dans la contemplation du but qu’ils allaient enfin atteindre, marchaient aussi vite que le permettait la nature du terrain. Ils semblaient attirés par la montagne comme par un énorme aimant.

Il n’était pas trois heures lorsque la caravane s’arrêta au pied du volcan, dont le Rio Rubber contournait la base, à l’Est, et dont l’océan Glacial battait au Nord les dernières assises.

Contrée absolument déserte. Ni au delà de la montagne vers l’Ouest, ni du côté des bouches de la Mackensie, on n’apercevait un village indigène, ou un groupe de ces Indiens qui parcourent le littoral. Au large, pas une embarcation, pas une voile de baleinier, pas une fumée de steamer. Et, cependant, c’était l’époque à laquelle les mers septentrionales sont fréquentées par les pêcheurs de cétacés ou les chasseurs de phoques. Fallait-il en conclure que personne, en cette région lointaine, n’avait devancé Ben Raddle et ses compagnons, et que Jacques Ledun était le seul qui eût poussé ses recherches jusqu’à l’embouchure de la Mackensie, le seul par conséquent qui eût constaté l’existence du Volcan d’Or ?

Le gisement, s’il existait, appartenait bien, en tous cas, à Ben Raddle, à titre de premier occupant. Personne n’ayant pris avant lui possession du Golden Mount, aucun poteau n’en délimitant