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Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/378

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le volcan d’or.

Colombie anglaise et préfèrent-ils ceux du continent asiatique.

Après une halte d’une demi-heure, dont ils avaient grand besoin, Ben Raddle et ses compagnons se mirent en devoir de visiter le plateau du Golden Mount. C’était, non point au centre, comme ils l’avaient cru, mais dans la partie nord-est que se creusait le cratère, dont l’orifice mesurait de soixante-quinze à quatre-vingts pieds de circonférence. En ayant soin de se tenir au vent, afin d’échapper aux tourbillons de fumée âcre qui s’en échappaient, ils purent s’approcher jusqu’à l’extrême bord et plonger leurs regards dans l’intérieur du gouffre.

Tout concourait à rendre de plus en plus vraisemblable l’histoire racontée par Jacques Ledun. Le cratère se creusait en pente douce, et la descente eût été des plus aisées sans les gaz irrespirables qui en interdisaient maintenant l’entrée.

La poudre d’or dont le sol était semé confirmait encore les dires du Français. Mais cette poudre impalpable, toute mélangée de terre et de scories, ne pouvait donner qu’un profit dérisoire au regard du prodigieux amas de pépites que l’on était venu chercher si loin.

« Il est évident, dit Ben Raddle, que Jacques Ledun ne s’est pas heurté à l’obstacle qui nous arrête. Quand il est venu ici, le volcan était complètement endormi, et il a pu, sans danger, descendre au fond du cratère. Attendons que le mouvement éruptif se calme, que les vapeurs se dissipent, nous y descendrons à notre tour, et nous y puiserons à pleines mains comme il y a puisé lui-même.

— Et si les vapeurs ne se dissipent pas, demanda Summy Skim, si toute descente est impossible ?

— Nous attendrons encore, Summy.

— Nous attendrons… quoi ?

— Que l’éruption fasse ce que nous n’aurons pu faire, et qu’elle rejette les matières contenues dans les entrailles du Golden Mount.