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Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/423

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où le désert se peuple.

— C’est celui du Texien Malone.

— Malone !

— Oui, Ben.

— Le compagnon de Hunter ? insista Bill Stell.

— Lui-même.

— Ils étaient donc là, il y a quelques jours ? dit l’ingénieur.

— Ils y sont encore, répliqua Summy Skim.

— Vous les avez vus ? demanda Jane Edgerton.

— Écoutez la fin de mon récit. Vous serez fixés.

Et Summy Skim poursuivit en ces termes :

« Nous allions partir, Neluto et moi, après la découverte du poignard, cette découverte nous causant de vives inquiétudes, lorsqu’un coup de fusil retentit à peu de distance.

« Qu’il y eût des chasseurs dans la forêt, cela n’était pas douteux, et probablement des étrangers, car les Indiens ne se servent pas d’armes à feu. Mais, quels qu’ils fussent, le plus prudent était de se tenir sur ses gardes.

« Maintenant, ce coup de fusil était-il destiné à l’un des orignals, un de ceux auxquels Neluto et moi nous avions inutilement donné la chasse ? Je l’ai cru jusqu’au moment où j’ai connu la blessure de notre chien. C’est évidemment sur lui que le coup de feu avait été tiré.

— Et, interrompit Ben Riddle, lorsque nous l’avons vu revenir sans toi, frappé par une balle étrangère, se traînant à peine, songe à ce que j’ai éprouvé !.. J’étais déjà en proie à d’affreuses inquiétudes en ne te voyant pas reparaitre. Que pouvais-je croire, si ce n’est que, Neluto et toi, vous aviez été attaqués, et que, pendant l’attaque, ton chien avait reçu cette blessure… Ah ! Summy, Summy !.. Comment oublier que c’était moi qui t’avais entraîné…

Ben Raddle était agité par une violente émotion. Summy Skim comprit ce qui se passait dans l’âme de son cousin, conscient de la responsabilité qui pesait sur lui.