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le volcan d’or.

« Après nous être munis de fonds, grâce à la procuration que M. Raddle avait laissée à Lorique, nous partîmes donc tous les deux à la première heure le lendemain, en cachant à tous, par prudence, le but de notre voyage.

— Vous êtes ici depuis ce moment ?

— Oui, depuis le 27 juillet. Nous y avons trouvé les choses comme vous les voyez. Le bruit public avait dit la vérité, mais en la dénaturant quelque peu. Ainsi que vous pouvez le constater, les anciens claims ne sont nullement revenus au jour. Au contraire, inondés une première fois par l’exhaussement du lit du Forty Miles Creek, ils l’ont été plus fortement encore par une nouvelle surélévation du sol. Nous travaillons aujourd’hui dans le lit même du Forty Miles Creek, qui, définitivement dévié, coule uniquement désormais sur l’emplacement des anciens claims.

— Dans ce cas, fit observer Ben Raddle, je m’explique de moins en moins…

— Attendez, répliqua Edith. Vous comprendrez tout à l’heure. Quand nous sommes arrivés ici, personne ne nous avait encore devancés. Comme vous le savez, la concession d’un claim de rivière comporte le droit d’exploitation dans le cours d’eau en bordure. La partie de l’ancien lit du creek soulevée au jour appartenait donc en droit aux concessionnaires riverains. Ces prescriptions légales, qui sont connues de toute la région, avaient été cause de l’abstention générale. Nous fûmes moins scrupuleux, et notre premier soin fut de planter des piquets qui englobaient à la fois les parties dépendant des claims 127 bis et 129 et celles dépendant, à l’Est, du claim 127 et, à l’Ouest, de l’autre côté de la frontière, du claim 131. Cela fait, nous procédâmes à quelques recherches sur ce terrain vierge jusque-là de toute prospection.

— Je connais déjà le résultat de ces recherches, interrompit Ben Raddle. Il y a de quoi confondre l’imagination.