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Page:Verne - Le volcan d'or.pdf/529

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dans les délices de green valley.

dans le salon de Northern Hotel. Un peu plus, Summy danserait comme il le fit alors. Mais Summy Skim ne danse plus depuis qu’il a commencé, disons-le tout bas, à bedonner légèrement. Quant à Jane Edgerton, elle n’a pas changé en devenant Jane Skim. Elle est toujours aussi petite, aussi frêle, aussi jolie.

« À table ! s’écrie Summy d’une voix joyeuse.

Aussitôt les trois enfants montent à l’assaut de Patrick. L’aîné s’installe sur l’épaule, le cadet dans le creux de la main, le plus petit au fond de la poche.

— Ils ont été sages, Patrick ? demande Jane.

— Très sages, monsieur Jean, affirme l’Irlandais.

Au moment où l’on va pénétrer dans la maison, une autre jeune femme apparaît sur le seuil. Celle-ci est blonde. Comment, en effet, Edith Raddle ne serait-elle pas blonde comme l’était Edith Edgerton ? Edith tient encore à la main son outil de travail, la plume agile dont elle sait faire si bon usage.

— Ben n’est pas arrivé ? interroge Jane.

— Non, répond Edith. Il ne sera pas ici avant trois heures. »

On entre. On se met à table. Tout, dans la demeure, comme au dehors, a gardé la simplicité d’autrefois. Une aile, simplement, a été ajoutée à la vieille bâtisse pour loger les nouveaux habitants.

On cause tout en déjeunant. Les paroles sont calmes et bienveillantes. Cette journée n’a rien de particulier. C’est la longue chaîne des jours heureux et pareils qui continue à dérouler ses maillons.

Le bonheur plane sur la maison paisible.

Des années ont coulé, depuis les aventures du Golden Mount et le retour à Montréal, sans atténuer le double amour né sous le ciel glacé du Klondike. Jane, et Summy, Edith et Ben ne font qu’un seul être, et chacun d’eux sent quatre cœurs battre dans sa poitrine.

Les craintes de Summy ne se sont pas réalisées. Aidé en cela