Page:Verne - Les Enfants du capitaine Grant.djvu/149

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gorgées, mais « long comme un lazo, » suivant l’expression patagone. Il n’en finissait pas, et l’on pouvait craindre que le rio n’y passât tout entier.

« Enfin, dit Glenarvan, nos amis ne seront pas déçus dans leur espérance ; ils sont assurés, en arrivant à la Guamini, de trouver une eau limpide et abondante, si Thalcave en laisse, toutefois !

— Mais ne pourrait-on pas aller au-devant d’eux ? demanda Robert. On leur épargnerait quelques heures d’inquiétudes et de souffrances.

— Sans doute, mon garçon, mais comment transporter cette eau ? Les outres sont restées entre les mains de Wilson. Non, il vaut mieux attendre comme c’est convenu. En calculant le temps nécessaire, et en comptant sur des chevaux qui ne marchent qu’au pas, nos amis seront ici dans la nuit. Préparons-leur donc bon gîte et bon repas. »

Thalcave n’avait pas attendu la proposition de Glenarvan pour chercher un lieu de campement. Il avait fort heureusement trouvé sur les bords du rio une « ramada, » sorte d’enceinte destinée à parquer les troupeaux et


fermée sur trois côtés. L’emplacement était excellent pour s’y établir, du moment qu’on ne craignait pas de dormir à la belle étoile, et c’était le moindre souci des compagnons de Thalcave. Aussi ne cherchèrent-ils pas mieux, et ils s’étendirent en plein soleil pour sécher leurs vêtements imprégnés d’eau.

« Eh bien, puisque voilà le gîte, dit Glenarvan, pensons au souper. Il faut que nos amis soient satisfaits des courriers qu’ils ont envoyés en avant, et je me trompe fort, ou ils n’auront pas à se plaindre. Je crois